Deuil Bougie funérailles

Soins de conservation du corps

Thanatopracteur Effectuant Soins De Conservation Du Corps Les soins de conservation du corps, la thanatopraxie, sont à distinguer de la toilette mortuaire. Si celle-ci est destinée à rendre le corps plus présentable pour la famille, ou si dans certaines religions, elle est utilisée comme purification, la thanatopraxie en assure sa conservation.

Les soins de conservation du corps : pourquoi ?

À partir du moment où une personne décède, le corps entame un processus de transformations, celui-ci étant dû à l’arrêt de toute activité vitale. Le but des soins de conservation est de limiter la thanatomorphose. C’est pour cette raison que les soins de conservation sont réalisés. Ils complètent la toilette mortuaire qui permet de donner un aspect plus détendu et naturel au défunt pour que la famille le voie dans un état présentable sans être trop choquée.

Les soins de conservation du corps ne sont pas obligatoires sauf dans le cas où le corps doit être transporté dans un pays étranger.

Ils pourraient s’apparenter à l’embaumement qui était pratiqué souvent dans l’Égypte Antique. Même si bien entendu, les techniques utilisées aujourd’hui sont moins invasives. Le spectre de celle-ci va du simple maintien de la température du corps jusqu’à l’utilisation de produits chimiques.

À noter : les soins de thanatopraxie sont interdits par certaines religions comme la religion musulmane, hindouiste ou islamique. Celles-ci considèrent que le corps ne doit pas être touché et abimé.

Les soins sont régis par une réglementation spécifique. Ils ne peuvent pas toujours être réalisés : ils sont interdits en cas de maladie contagieuse et dans le cadre d’une autopsie.

Pourquoi les soins de conservation sont-ils utiles ?

Selon les conditions du décès, les soins peuvent s’avérer particulièrement recommandés. Il arrive en effet que l’état de santé du patient entraine une thanatomorphose (dégradation) très rapide du corps. Auparavant, le corps du défunt était transporté sans cercueil plus de 24 heures après le décès, de ce fait les soins étaient obligatoires. C’est le décret du 28 janvier 2011 qui a supprimé cette obligation, puisque le délai a été repoussé de 24 heures à 48 heures.

Il est vrai que, régulièrement, dans la presse, quelques articles sur la thanatopraxie sous-entendent que les soins de conservation sont une "invention" des pompes funèbres pour gonfler la facture. Et certaines familles extrêmement pragmatiques n’y sont pas opposées par principe, simplement, elle ne voient pas la nécessite d’investir. La réponse doit être brève et tenir en trois points : hygiène, sérénité, confort.

1. Pour l'hygiène

Les soins de conservation freinent considérablement le processus de décomposition, sans le cesser totalement, et surtout, contribuent à un certain assèchement du corps des fluides qui sont les primo porteurs de bactéries.

Les familles peuvent ainsi passer du temps avec le défunt, le toucher ou l’embrasser, en réduisant considérablement le risque de contamination bactérienne, faible mais réel. Surtout pour les jeunes enfants dont le système immunitaire est plus fragile.

Inutile de faire de grands dessins aux familles : expliquez leur simplement que le processus de multiplication bactérienne est bloqué, du moins pour le temps que dure le recueillement, et que les contacts avec le corps sont possibles avec peu de risques, en restant néanmoins dans les limites du raisonnable.

Pour apaiser et vivre le deuil en toute sérénité

Au delà de l’aspect hygiéniste, qui doit être signalé, mais sans insistance, la sérénité est un atout beaucoup plus important à souligner. Surtout si le délai est important, supérieur à une journée.

Le premier avantage est l’aspect du défunt. Les produits de thanatopraxie peuvent être colorés, et le praticien utilise ces couleurs pour gommer la pâleur du défunt. On a coutume de dire que le bon soin de conservation, c’est celui qui donne un défunt l’apparence du sommeil. Ce n’est qu’à peine exagéré : si d’autres indicent indiquent bien évidemment la mort, cet aspect est, du moins identique, au moins semblable au sommeil.

Ceci à comparer, par exemple, aux table réfrigérées ou au repos en case réfrigérée entre les visites, qui laissent vite apparaître une lividité très prononcée. Ajoutons à cela une croûte de givre qui se forme tout autour du corps sur la table réfrigérée, avec l’humidité issue de la condensation de l’air ambiant et du suintement du corps (détail qu’il vaut mieux éviter de signaler aux familles, le mot suintement produisant des images peu ragoûtantes), et cela vous alises imaginer ce que les soins de conservation évitent aux familles en matière de deuil traumatique.

Expliquez donc aux famille, ce qui est vrai, que le soin de conservation donne au défunt un aspect )plus proche du sommeil, moins traumatisant pour l’assistance qui passera du temps à le veiller, et pour les jeunes enfants qui pourraient éventuellement lui rendre visite.

3. Pour apporter un certain "confort"

L’argument du confort reprend un peu des deux précédents. Un défunt ayant reçu un soin de conservation nécessitera beaucoup moins de logistique. Nul besoin de table réfrigérée, ou de repos en cellule (au contraire, surtout pas, malheureux).

D’autre part, on oublie bien souvent qu’un thanatopracteur garantit son soin, sauf précision contraire. Si le besoin se fait d’une retouche ou d’une correction, il pourra aisément refaire ce que vous n’êtes pas capable de retoucher vous-même. Vous verrez : travailler dans un funérarium vous fait rapidement acquérir des connaissances poussées sur les fonds de teint.

Certains cas particuliers pourront venir augmenter cette liste : ce sera à vous de les relever. Mais le conseil principal, pour convaincre une famille de l’utilité des soins de conservation, c’est d’en être convaincu vous-même.

4. Dans le cas d’un maintien à domicile

Comme le corps ne sera pas entreposé dans une chambre froide, le processus de dégradation sera plus rapide du fait de l’exposition à température ambiante. Pour le ralentir et pour que le corps soit présentable le jour des obsèques, les soins de conservation seront prodigués le plus rapidement possible.

5. En cas de longue maladie et traitement chimique invasif

Les soins sont également recommandés. Les traitements chimiques peuvent être tolérés plus ou moins bien sur un corps vivant, mais ensuite, ils ne sont plus ni contrôlés ni éliminés de l’organisme. De ce fait, la peau peut jaunir par exemple. Le seul moyen d’y remédier est de procéder aux soins sans délai.

Dans le cadre d’une conservation en chambre funéraire ou dans une chambre mortuaire, assortie de cases réfrigérantes, les soins de conservation ne sont pas utiles.

Ils peuvent être aussi conseillés dans certains cas :

  • Le défunt décède des suites d’une longue maladie qui a entrainé des traitements chimiques lourds comme dans le cadre d’un cancer et de la chimiothérapie ;
  • Le décès a lieu à domicile ou tout simplement la famille veut conserver la personne disparue à domicile jusqu’au moment des obsèques.

Les cas où les soins sont rendus obligatoires

Dans deux situations, vous êtes obligés de pratiquer ces soins :

  • Le transfert du défunt pour une durée supérieure à 2 heures :

Les soins sont imposés dans ce cas si le cercueil fait moins de 18 millimètres d’épaisseur et si le trajet est supérieur à deux heures. Ceci est imposé par un décret de 2017.

  • Le transport du corps à l’étranger:

Si la famille demande à faire rapatrier le corps dans le pays de naissance de la personne par exemple, la législation de certains pays et les institutions comme les compagnies aériennes sont en droit d’exiger les soins de conservation.

Bon à savoir : en cas de contre-indication d’ordre médico-légal ou d’un décès en milieu professionnel, il n’y a pas d’obligation. S’il existe des infections transmissibles, une mise en bière immédiate est exigée dans un cercueil hermétique.

Par qui sont réalisés les soins de conservation ?

Les soins de thanatopraxie ou de conservation sont effectués obligatoirement par des thanatopracteurs qui sont diplômés. Ils sont réalisés au sein d’un établissement hospitalier dans la chambre mortuaire ou dans les entreprises funéraires, dans la chambre funéraire. Si le décès a lieu à domicile, et seulement dans cette condition, ils peuvent être pratiqués à domicile.

Bon à savoir : dans le cas où les soins sont faits à domicile, il faut répondre aux exigences d’aménagement et de configuration pour garantir la sécurité des proches et du personnel qui les réalisent. Ils seront impérativement dans un délai de 36 heures maximum, délai parfois augmenté de 12 heures quand les circonstances particulières l’exigent.

Les soins de conservation sont déclarés à la mairie de la commune dans laquelle ils sont effectués.

Pour que ces derniers soient exécutés, il est nécessaire que le défunt ait fait part de cette demande par écrit en même temps qu’il a exprimé ses dernières volontés. Ils peuvent également être demandés par la personne de confiance chargée de l’organisation des obsèques. Dans tous les cas, c’est à l’opérateur funéraire de s’assurer du respect des exigences réglementaires avant de procéder aux soins.

Les différents procédés utilisés

Il existe deux techniques en particulier :

  • Le froid ;
  • Les procédés chimiques (thanatopraxie).

La conservation par le froid est la moins chère et la plus simple

Elle permet de conserver le corps à domicile.

On peut l’utiliser avec différents outils :

La glace carbonique : dans ce cas, on place de la glace sur différents endroits du corps du défunt et celui-ci gèle quand il est en contact, la température descend à -96°C.

Les avantages de cette méthode :

  • Elle ne nécessite pas d’accord particulier ni la présence d’un représentant de la gendarmerie ou de la police. ;
  • Elle est très efficace.

Les équipements réfrigérants comme les rampes ou les lits :

  • Ces équipements peuvent être loués, il faut alors compter 70 euros pour 48 heures ;
  • C’est recommandé dans le cadre du maintien à domicile.

Si vous gardez la personne disparue à domicile, il faut réaliser la toilette mortuaire, une infirmière ou une aide-soignante peut également s’en charger.

La conservation par procédés chimiques

Ce type de soins n’est pas obligatoire, il est strictement encadré par le Code des communes :

  • Il faut obtenir au préalable l’accord du maire de la commune au sein de laquelle où le décès a eu lieu ou de celle où les soins seront réalisés ;
  • Les soins sont effectués par un thanatopracteur en présence d’un représentant de la gendarmerie ou de la police.

La technique consiste à injecter un produit antiseptique dans le corps afin qu’il se conserve plus longtemps, elle est également appelée formolisation ou thanatopraxie. Elle ne peut pas être utilisée de façon concomitante avec la glace carbonique. Elle consiste à substituer le sang et les fluides du défunt par un antiseptique comme le formol ou autre. Cela permet de suspendre tout avancement de la décomposition du corps pour 2 à 3 semaines.

Le traitement chimique présente de nombreux avantages :

  • Elle permet d’allonger le délai minimum avant la mise en bière qui passe de 24 à 48 heures ;
  • Grâce à cette technique, on peut garder le corps à domicile. Vous évitez ainsi le transport dans une chambre funéraire ;
  • C’est également la technique recommandée si vous êtes tenu de repousser la fermeture du cercueil de plusieurs jours, en cas d’autopsie par exemple.

Les inconvénients liés au formaldéhyde

  • Le produit est très dangereux et cancérigène, les personnes présentes sont alors soumises à des risques ;
  • Il peut engendrer des allergies sévères au niveau des muqueuses, des yeux et des voies respiratoires.
Bon à savoir : la famille doit être avertie sur la nature des soins de conservation, un document les décrivant lui est remis, il a un caractère officiel. Ceci du fait du caractère invasif de ces soins et conformément à l’Article R.2213-2-2, alinéa 2 du Code général des collectivités territoriales. Un petit bémol : les soins sont assez chers, nous vous conseillons donc de faire faire des devis auprès de différents thanatopracteurs.
À noter : les personnes décédées atteintes d’une hépatite virale ou du sida peuvent désormais bénéficier des soins de conservation depuis le 1er janvier 2018, conformément à l’arrêté du 12 juillet 2017. En revanche, la thanatopraxie est toujours interdite pour les personnes atteintes de la rage, de la peste, des fièvres hémorragiques virales graves et contagieuses, du choléra, de la maladie de Creutzfeld-Jakob ou d’un syndrome respiratoire aigu sévère.

Les soins de présentation du corps

Une fois la toilette et les soins de conservation effectués, l’opérateur funéraire réalise les soins de présentation du corps :

  • Habillage du défunt : la famille choisit la tenue désirée ;
  • Soins cosmétiques comme la coiffure, le maquillage ou la manucure.

Ils peuvent également être effectués par la famille.