Le monument funéraire
Le monument funéraire, couramment appelé tombe est la dernière demeure du défunt. Mais c’est là aussi que ses proches peuvent venir se recueillir s’ils en éprouvent le besoin. Ils peuvent être personnalisés à la demande du défunt ou de sa famille : ornements, plaques, coloris choisi… Son prix varie en fonction de ces critères.
Qu’est-ce qu’un monument funéraire ?
Concrètement, le monument est la partie la plus visible de la sépulture : elle peut prendre l’aspect d’une simple pierre ou être plus élaborée. Il protège la tombe contre l’oubli, les intempéries, les violations…
C’est un lieu réconfortant pour certaines personnes qui ont la sensation ainsi de retrouver un peu l’être qu’elles ont chéri. Le monument permet de créer un pont entre le défunt et les vivants. C’est aussi une manière de conserver une trace d’une personne ou d’une famille. Il témoigne de notre époque pour les temps futurs. C’est un ouvrage et parfois même véritablement une œuvre d’art et un signe de respect pour le défunt et ses proches.
Quel usage du monument funéraire ?
C'est un monument qui est érigé à la mémoire d’un défunt sur une sépulture dont le corps pourrait être absent. C’est donc un ouvrage bâti afin de transmettre le souvenir d’une personne à la postérité. Il est une construction courante de l’humanité depuis des temps reculés.
Le monument funéraire favorise le recueillement de la famille et marque le lieu d’enterrement de la personne décédée.
Plus connu sous le terme de tombe, caveau ou pierre tombale, le monument funéraire, suite à des funérailles, est la construction érigée sur l’emplacement où le corps du défunt est inhumé. Afin de permettre le recueillement par les proches du défunt, il est placé dans des cimetières, plus rarement dans des propriétés privées.
Le monument funéraire, à la suite d’un enterrement ou monument cinéraire, à la suite d’une crémation, est nécessaire à la fois pour faciliter le travail de deuil de l’entourage du défunt et pour lui rendre hommage. Le monument funéraire nous rappelle inconsciemment qu’il y a un endroit où la famille peut garder avec les défunts, un certain contact. On y pose des hommages variés comme des plaques, des fleurs, il reçoit aussi des gravures ou photos permettant d’identifier le défunt.
Depuis longtemps, le monument funéraire peu aussi se voir comme un marqueur social de la famille inhumée. Les chapelles, encore présentes dans les cimetières en sont les prémices, tandis que les familles plus pauvres étaient enterrées en pleine terre.
Comment un monument funéraire est-il fait ?
Le monument est constitué de quatre éléments essentiels :
- La semelle
C’est la pièce qui forme l’assise du monument, elle est parfaitement horizontale et elle peut être monolithe ou constituée de plusieurs parties. Ce cadre peut être en ciment ou en granit. Certains cimetières exigent le granit en particulier si c’est une concession perpétuelle. La dimension de la semelle peut être imposée par le règlement du cimetière, par rapport à la superficie du terrain. Dans les cimetières très anciens, chaque emplacement exige une dimension spécifique.
- Le soubassement, également appelé parpaings
Il peut se présenter sous deux formes :
- Soit monolithe, c’est-à-dire en un seul bloc
- Soit en quatre à cinq pièces.
C’est la base du monument funéraire, il peut contenir une marche (prie-Dieu) ou une jardinière. Il doit être parfaitement d’équerre, dans la plupart des régions, ses dimensions sont identiques : 100 x 200. La hauteur des parpaings peut varier entre 15, 18, 20 et 22 cm, voire même plus.
- Le socle et la stèle
C’est l’élément vertical qui est prévu pour recevoir les ornements et l’épitaphe. Elle peut être de différentes formes selon le désir du défunt ou celui de sa famille : forme classique, moderne, personnalisée. De manière générale, les plus prisées restent les formes classiques. Elle peut être simple ou plus ou moins travaillée. Elle fait généralement entre 85 et 92 cm de largeur pour une hauteur qui varie entre 75 cm et 2 mètres. La hauteur dépend de celle du soubassement et de son épaisseur.
- La tombale
La tombale, c’est la partie horizontale qui recouvre tout ou partie de la sépulture. Ses formes et ses dimensions sont différentes selon vos choix. C’est la tombale avec le dessus plat à pente qui est la plus couramment demandée, elle fait 80 cm sur 1.55 mètre. Il existe également des tombales, plates et plus épaisses qui souvent remplacent le soubassement. Elles mesurent dans ce cas 1 mètre sur 2 mètres avec une épaisseur de 8 ou 10 cm.
C’est la partie qui est ouverte pour l’inhumation. Elle peut être gravée, ce qui risque d’en augmenter le prix.
Bon à savoir :
- Lors de votre choix, optez pour un granit résistant au fil des années, il est préférable de demander conseil à un spécialiste, certaines couleurs vieillissent mal par exemple.
- La plaque tombale pour une sépulture d’urne est beaucoup plus petite et elle peut être dans d’autres matériaux que le granit et la pierre : inox, plexiglas, laiton ou céramique sont envisageables.
Les inscriptions personnalisent le monument
Les inscriptions peuvent être gravées ou appliquées (épitaphe ou épigraphes) sur le monument, le tombeau ou la stèle. Les inscriptions sont destinées à différencier chaque monument, elles comportent donc obligatoirement le nom et prénom du défunt et les dates de sa vie. Si vous souhaitez apposer d’autres éléments comme une phrase, il faut obtenir l’accord du maire comme le précise l’article R.2223-8 du Code général des collectivités territoriales, pour ne pas créer de trouble à l’ordre public.
Les formules que l’on retrouve le plus souvent sont des formules d’annonce comme « ici repose » ou « ci git ». Cela peut aussi prendre la forme d’éloge ou d’un message que le défunt avait lui-même écrit et souhaite laisser à la postérité.
Vous pouvez parfaitement utiliser l’humour ou une citation d’auteur… Les mots et dessins personnels sont également autorisés, ils seront réalisés avec un crayon gras par la famille ou les amis du défunt, et ensuite, gravés, colorés ou dorés sur place par le graveur.
Les éléments fixés sur le monument : ils peuvent prendre différentes formes et il n’existe pas de liste à proprement parler puisque vous n’êtes pas limité : cela peut être un objet personnel, une sculpture, une urne funéraire, un vase, une mosaïque, une plaque, un objet religieux, etc.
Un choix très personnel parmi les différents monuments
Chacun dispose d’un grand choix de monuments funéraires qu’il est ensuite possible de personnaliser si la personne ou la famille le souhaite. Voici les différentes possibilités existantes :
La pierre tombale
Sans aucun doute le type de monument funéraire le plus répandu en France. La pierre tombale se reconnaît simplement par sa dalle qui recouvre la fermeture de la fosse. D’ailleurs elle ne recouvre pas forcément l’ouverture, puisqu’il existe des cimetières où les ouvertures sont faites frontalement, en creusant directement dans l’allée. Plate ou à pente, avec des niveaux, en dos d’âne, la tombale présente de nombreux aspects. Elle a su évoluer au fil du temps, et n’est plus automatiquement une dalle rectangulaire avec chants droits.
Le caveau (ou élévation)
Régulièrement rencontrés dans le Sud Ouest, les monuments élévation on la particularité d’être hauts, et de s’ouvrir grâce à une porte frontale. Il n’empêche qu’ils peuvent avoir une fosse bétonnée. Leur coût est plus élevé que celui d’une pierre tombale à l’achat (plus de matière) mais l’ouverture d’une porte est généralement moins coûteuse que celle d’une pierre tombale. Ces monuments permettent les inhumations derrière la porte (1 à 2 cercueils pour une concession de 2 x 3m), et aussi en fosse. Ils sont généralement choisis pour leur capacité de place importante ou par tradition régionale. Appelés « caveaux » dans les régions qui les affectionnent, le terme correspond cependant dans sa véritable définition à la construction maçonnée en sous-sol.
La chapelle ouverte ou fermée
La chapelle est un type de construction ancien, et était plutôt érigée pour les familles aisées. Construite en pierre ou en brique, elle a l’aspect d’une petite maison étroite. 3 murs, un toit et une porte en fer la ferme généralement. A l’intérieur de la chapelle on trouve très souvent un autel. Les inhumations se font en fosse par une ouverture située dans la chapelle (dalle de pierre ou de béton sur laquelle on marche). La chapelle est dite « ouverte » lorsqu’elle mêle une (ou plusieurs) grande paroi à une pierre tombale. La chapelle ouverte correspond aux monuments traditionnels asiatiques. Une autre variante serait un mélange entre chapelle et enfeu. La construction ressemble toujours à une étroite maison, mais les cercueils sont inhumés par des portes sur plusieurs étages.
L'entourage
L’entourage est un monument simple et bas. Caractérisé par le fait que le terrain est délimité par des morceaux de pierre ou de tout autres matériaux, avec au centre la terre ou des graviers. Il signale en général une fosse pleine terre qui permet des plantations, mais peut tout aussi bien être fermé par une dalle ou être érigé sur un caveau. Avec une stèle à la tête et au pied, l’entourage correspond au monument musulman traditionnel.
Le monstre
Ces monuments monumentaux que l’on croise parfois, et qui de par leur taille ne sauraient totalement répondre aux critères précédemment évoqués. Mausolées serait certainement plus approprié. Comme le monument de la Famille Bouglione, entièrement en granit. L’intérieur de ce mausolée est orné de mosaïques colorées. Le prix d’un tel monument ? Tablons sur 500 000€ (minimum…)
Enfin :
- La stèle : c’est un monument en forme d’obélisque ;
- Le caveautin ou « fausse case de fond : c’est le compromis entre tombe et caveau ;
- L’enfeu : il est encastré dans le mur d’un édifice religieux ;
Il peut également se matérialiser sous forme de grandes sculptures, c’est plus rare.
Le choix de l’inhumation ou de la crémation joue un rôle sur le choix du monument funéraire. La plupart d’entre eux sont fabriqués en pierre ou en granit, c’est ce qui donne au monument cet aspect particulier. Les gravures et les différents ornements reflètent les croyances du défunt ou tout simplement sa personnalité et parfois ce qu’il a accompli dans sa vie. Il ne ressemble ainsi à aucun autre.
Le monument mixte
Dans de nombreuses familles aujourd’hui, certains optent pour l’inhumation, tandis que d’autres préfèrent la crémation, c’est pourquoi le monument mixte a fait son apparition. Il permet ainsi de réunir tous les membres de la famille, quel que soit le choix de chacun.
Plusieurs choix sont possibles au niveau de la place que peuvent occuper des urnes funéraires au sein du monument mixte, classique :
- Les urnes sont déposées avec les cercueils ;
- Les urnes de styles urnes-tombes peuvent être introduites dans les plaques tombales percées à cet effet ;
- Les urnes peuvent être collées sur la plaque.
Si la concession est en pleine terre, les urnes sont placées au-dessus du ou des cercueils. Si elle possède une plaque tombale, elle peut être plus courte, de manière à conserver un emplacement libre pour enterrer les urnes.
La tombe cinéraire
Le monument ou tombe cinéraire est un nouveau format qui a fait son apparition à la suite du développement de la crémation. Ce qui n’empêche pas les formats classiques (caveau ou recouvrement en pleine terre) de rester l’option la plus courante.
La tombe cinéraire permet à la famille d’inhumer l’urne funéraire en conservant l’esprit du lieu de recueillement. Elle suppose un terrain plus petit dans le cimetière de la commune.
Les matériaux des monuments funéraires
Il est fréquent de faire poser et d’acquérir un monument funéraire lors du décès d’un proche. Cette option est la plus choisie même si elle n’est pas obligatoire. C’est généralement le marbrier qui vend et pose le monument funéraire. Le monument funéraire est constitué de plusieurs pièces, dont chacune a un terme technique associé : stèle, tombale, semelle, rehausse… En général, c’est le granitier qui fabrique le monument funéraire à partir de blocs de pierre, selon la commande du marbrier qui le recevra en « pièces » et le montera au cimetière.
La plus grande qualité exigée d’un matériau pour un monument funéraire est sa résistance et sa durabilité dans le temps.
Le granit
C’est le matériau qui est le plus utilisé dans l’architecture funéraire, et ce depuis le milieu du XXe siècle. Il présente en effet quelques avantages appréciables : il se décline dans une grande variété de teintes différentes : rose, bleu, rouge, vert, marron, gris, noir, différents aspects : veinés, unis ou mouchetés, des finitions différentes : adouci, poli, flammé, bouchardé, et une grande résistante au fil des années incomparable. Le granit poli est celui qui est le plus résistant aux intempéries. Il est facile à entretenir, l’eau est suffisante, mais si nécessaire, le nettoyeur à haute pression avec huilage est parfait.
La pierre
Elle a connu ses heures de gloire du XVIIIe siècle jusqu’à la moitié du XXe siècle, puisque la pierre calcaire était alors le matériau le plus répandu. Elle était appréciée pour sa patine au cours du temps. L’apparition de mousse est un processus naturel qui peut être corrigé par sablage ou eau sous pression. On retrouve une grande diversité dans les pierres selon leur provenance, généralement du blanc au beige. La pierre est idéale pour les monuments à l’esprit ancien.
Le marbre
Le marbre a surtout été utilisé au XIXe siècle pour les sculptures funéraires. Contrairement à ce que beaucoup pensent, il est rarement travaillé par des marbriers. Les personnes aiment sa blancheur et son poli. Mais c’est un matériau calcaire qui se patine à l’extérieur. Exposé à la pluie, il ne va pas conserver très longtemps son poli, ce qui explique sans doute qu’il soit moins utilisé aujourd’hui.
Les autres matériaux
Dans le cadre de monuments funéraires plus originaux, il peut être utilisé des matériaux alternatifs comme le bois, le verre, la céramique, le métal… Certains monuments en matériaux composites ont assez mal vieilli dans le temps, c’est le cas de ceux qui étaient utilisés après la Seconde Guerre mondiale. Les nouveaux composites utilisés de nos jours offrent des qualités uniques qui permettent de créer des monuments uniques : textures, plasticité, résistance dans le temps et couleurs variées.
Législation et monument funéraire
Les familles sont libres de faire construire un monument sur leur concession au cimetière tant que celui-ci respecte le règlement de cimetière, les conditions de salubrité, de décence et de sécurité.
Le monument funéraire ne peut fait l’objet de contrôle esthétique. Lorsque la concession fait l’objet d’une rétrocession à la mairie, les concessionnaires sont libres de reprendre le monument funéraire et les objets qui s’y trouvent, et peuvent éventuellement les revendre.
Le maire peut fixer des dimensions maximales des monuments érigés sur les fosses.
L’ouvrage appartient au concessionnaire, puis à ses ayant-droits au décès de celui-ci, sauf en cas de reprise de concession où il revient à la commune.
Le prix du monument funéraire
Le tarif d’un monument varie en fonction de nombreuses options. En France, les tarifs indicatifs d’un monument avec cercueil, livré et posé, varient aux extrêmes entre 2 000 euros et 50 000 euros. On estime cependant qu’un monument livré et posé est en moyenne d’un tarif situé entre 4 000 et 6 000 euros.
Le monument peut être personnalisé et prendre différentes formes en fonction de ses ornements, du coloris choisi, et de sa forme s’il s’agit d’une tombe, caveau, enfeus… Voir les différents types de monuments.
Il fut traditionnellement fabriqué en pierre calcaire, ou avec des matières minérales extraites dans les carrières les plus proches. Ensuite, le monument fut fabriqué en granito (années 70-80), puis en granit (années 90). Contrairement à l’appellation du métier de marbrier, le marbre est très peu utilisé dans la fabrication des monuments (à l’exception des statues sculptées).
Le granit reste largement utilisé bien que d’autres matières fassent leur apparition comme le fer, ou leur retour comme la pierre calcaire ou le béton.
Le tarif d'un monument funéraire varie donc suivant de nombreux éléments :
- Le choix du matériau ;
- Les dimensions du monument ;
- Le choix du modèle ;
- La région ;
- Urne ou cercueil ;
- Les articles funéraires qui s’ajoutent…
Une tombe cinéraire avec urne présente un coût de 100 à 300 euros pour les premiers prix, celui-ci peut évidemment augmenter en fonction de vos exigences.
Obtenir un devis
Avant l’achat d’un monument funéraire, le marbrier établi un devis. Au préalable, les familles peuvent se rendre dans les cimetières de leur ville ou des villes alentours afin de voir différents modèles et éventuellement noter le nom du marbrier qui l’a érigé.
Le marbrier aura besoin de l’acte de concession, à défaut de la taille du terrain disponible. Il proposera le coulage ou la mise en place d’une fosse bétonnée selon le souhait de la famille.
Le tarif varie d’une entreprise à l’autre, ainsi, il est préférable d’avoir un devis détaillé qui précise l’ensemble des caractéristiques de la pierre tombale : type de caveau (ou fosse bétonnée), épaisseur des pièces du monument, taille du monument, gravure (comprise ou non). Pour comparer les tarifs, la famille pourra consulter plusieurs entreprises.
Crédit photo : Granit Marbre Emblavez