Deuil Bougie funérailles

La crémation 

Cremation dessin

La crémation est un procédé autorisé depuis 1887 en France qui consiste à réduire le corps d’un défunt en cendres. Si au démarrage, elle n’a connu que peu de succès, en 2016 elle concernait 36% des décès et on estime qu’en 2020 le chiffre devrait monter à 50%.

Définition de la crémation

La crémation est une technique, originaire des pays anglo-saxons, qui consiste à brûler le corps du défunt pour le réduire en cendres. Durant une heure et demie environ, le corps placé dans un cercueil moins résistant est soumis à une chaleur de 900°C dans un four.

On récupère ensuite les cendres du corps uniquement, et non celles qu’a produites le cercueil, qui sont mises dans un cendrier, lui-même glissé ensuite dans l’urne choisie par le défunt ou sa famille.

Ce procédé est réalisé au sein d’un établissement appelé crématorium ou columbarium, ce lieu est reconnu et agréé par l’état. Ce sont les services de pompes funèbres qui effectuent cette opération.

Vous pourrez entendre parler d’incinération à la place de crémation, bien que l’usage de ce mot ne soit pas correct comme nous le verrons ultérieurement.

Une personne souhaitant être réduite en cendres à son décès doit le signaler clairement de son vivant à sa famille par une lettre écrite ou dans le cadre d’une assurance obsèques. Pensez également à l’endroit où vous souhaitez que reposent vos cendres : elles peuvent être conservées au sein du cimetière dans un lieu précis ou dispersées à l’endroit de votre choix, à partir du moment où il est autorisé par la loi. Si vous ne faites pas part de votre choix, elles seront déposées au cimetière. La crémation a été institutionnalisée en Asie par le bouddhisme et l’hindouisme, étant avec l’enterrement l’une des techniques les plus communément utilisées par l’Homme.

L’histoire de la crémation

Dans l’Antiquité, la crémation était la technique funéraire la plus employée. Elle était utilisée par les riches dans la Rome antique, alors qu’esclaves et pauvres étaient simplement jetés dans les fosses communes.

C’est en 789 sur l’ordre de Charlemagne et l’avènement du christianisme qu’elle sera interdite avant d’être admise à nouveau en 1887, faisant suite au principe de la liberté de choix des funérailles qui devance la séparation de l’Église et de l’État en 1905.

Concernant la religion catholique, cette technique n’a été autorisée par l’Église qu’à partir de 1963, entérinée par le concile Vatican II. C’est certainement pour cette raison qu’elle a longtemps été minoritaire en France, contrairement à la Suisse où elle concerne 85% des défunts et 90% des habitants de Copenhague ou de Londres. Il faut cependant que l’urne cinéraire soit déposée dans un cimetière.

L’effondrement des pratiques religieuses, le manque de place dans les cimetières, l’éloignement de la famille des lieux de sépulture, le coût élevé des concessions et des frais d’entretien ont peu à peu permis à la crémation de se développer.

Dans les religions musulmanes, orthodoxes et judaïques, la crémation est tout simplement interdite.

Dans le bouddhisme et l’hindouisme : la crémation est importante, elle est même obligatoire dans l’hindouisme. En Inde la crémation s’effectue sur un bûcher sur les berges d’un fleuve sacré comme le Gange, les cendres étant par la suite dispersées dans le fleuve en question. En Asie, la crémation est considérée comme une offrande et un geste de purification, elle concerne par exemple 99% des Japonais.

Dans la religion protestante : la crémation est autorisée depuis 1898 par l’Église, donc plus récemment que pour le catholicisme.

Protocole de crémation

La crémation suppose le respect de certaines étapes :

  • La mise en bière et la fermeture du cercueil ;
  • Le sceau de police ;
  • Le service religieux s’il y a lieu.

Quand le cercueil est introduit dans le four, la famille se retrouve généralement dans une salle laissée spécialement à sa disposition, elle peut s’y recueillir ou se remémorer les bons souvenirs avec le défunt. Ce n’est qu’à la fin de ce rituel que la famille récupère l’urne comportant le nom et prénom du défunt ainsi que l’identification du lieu de crémation. Celle-ci va ensuite, dans le respect des vœux de la personne disparue, décider du devenir des cendres.

Avant la crémation, vous devez demander une autorisation à la mairie, il faudra alors fournir certains renseignements :

  • Un document attestant de la volonté de création du défunt écrite de sa main ou de la personne qui fait partie de sa famille et qui est en charge des funérailles, conformément à l’Article R2213-34 du Code général des collectivités territoriales, modifié par Décret n°2011-121 du 28 janvier 2011 - article 32 ;
  • Un certificat médical de décès attestant que la crémation est possible : pas de problème médico-légal et absence de pile sur un éventuel appareil ou attestation prouvant le retrait de la pile du pace maker.

Tendances en France

En 1975, en France, la crémation ne concernait que 0.4% des décès, en 2014, elle a représenté 33% des obsèques, puis 36%, trois ans plus tard. On estime qu’en 2020, elle concernera la moitié des cérémonies funéraires en France. L’étude BVA pour la fondation PFG démontre que 59% des Français estiment qu’ils privilégieront la crémation lors de leur décès.

Cette évolution peut s’expliquer par différents paramètres d’ordre économique, sociologique, philosophique ou même écologique. L’augmentation des crématoriums, la présence d’espaces cinéraires aménagés au sein des cimetières, et la possibilité de dispersion des cendres ont certainement contribué à ce développement. Le savoir-faire des professionnels du secteur n’est sans doute pas étranger à cette tendance.

Voici une illustration de la tendance française :

Cremation En France Graphique

Crémation ou « incinération » : quel terme choisir ?

Incinération est un terme impropre, bien que couramment utilisé pour désigner la crémation. Petite explication :

La crémation est un terme issu du latin « cremare » qui veut dire brûler. Ce qui convient parfaitement puisque le corps est réduit en cendres sous l’effet de la chaleur grâce à un équipement dédié qui autorise une transformation hygiénique et décente du corps en cendres. Le corps passe de l’état solide à l’état gazeux, on dit qu’il est sublimé. Les cendres sont broyées et placées dans une urne.

L’incinération ne concerne que le traitement des déchets domestiques qui sont transformés via le feu dans un incinérateur. On n’incinère pas un corps. Ce procédé a été utilisé dans les années 1960, surtout dans les agglomérations urbaines pour autoriser le recyclage et le compostage. Il ne faut donc pas amalgamer ces deux termes qui comme vous l’avez vu possèdent des caractéristiques bien différentes.

Quel délai pour réaliser la crémation ?

La crémation a lieu dans un établissement spécialement dédié. Elle doit être effectuée dans un certain délai qui est déterminé par la loi :

  • En métropole, elle a lieu entre 24 heures et 6 jours ouvrables après la date du décès, sauf en cas de dérogation préfectorale ;
  • Si le décès a lieu hors métropole : la crémation doit intervenir dans les six jours, suivant l’entrée du corps en métropole.

Ces délais sont déterminés par la loi et plus précisément l’article R2213-35 du CGCT (Code général des collectivités territoriales), modifié par décret N°2011-121 du 28 janvier 2011 art. 33.

Vous pourrez éventuellement, et dans certaines conditions très encadrées, obtenir des ajustements à ces délais.

Bon à savoir : en cas d’expertise médico-légale, le délai de 6 jours démarre à partir du moment où le procureur de la République a délivré l’autorisation de crémation.

Les dérogations sont prévues par l’article de loi N°2213-35 du CGCT  et les alinéas 2 et 3, elles sont accordées en fonction de circonstances particulières. C’est le préfet du département où a lieu le décès ou celui de la crémation qui doit la délivrer avec une prescription des dispositions éventuelles. Il faut alors produire des sérieux justificatifs pour que cette demande soit acceptée. Ce n’est pas cependant impossible, même si c’est difficile.

Bon à savoir : La crémation peut être définie au préalable dans un contrat obsèques.

Quel coût moyen pour une crémation ?

Le tarif de la crémation peut varier selon le facteur concernant l’âge du défunt (adulte ou enfant). La prestation en elle-même est peu couteuse puisqu’elle coûte entre 400 et 500 euros.

Mais le plus communément, elle fait partie d’un bouquet de services, complet, proposé par les pompes funèbres et s’élevant entre 1 500 et 5 000 euros, comprenant :

De manière générale, si le coût est très variable, selon les prestations et services souhaités, il est moins élevé que dans le cadre de l’inhumation.

À lire aussi : Transport de l'urne

Voici le détail des différents frais funéraires liés à la crémation pour la région parisienne et pour la province. Les prix que nous vous fournissons ne sont donnés qu’à titre indicatif et sont issus d’une sélection de devis recueillis par la Mutac sur le relevé des factures de 2018.

Frais de crémation En province En région parisienne
Préparations et formalités Entre 120 et 300 euros Entre 290 et 410 euros
Cercueil et accessoires Entre 480 et 1 340 euros Entre 600 et 1 150  euros
Cérémonie et convoi Entre 210 et 750 euros Entre 530 et 1 460 euros
Présentation du défunt Entre 125 et 460 euros Entre 120 et 450 euros
Funérarium Entre 200 et 540 euros Entre 350 et 600 euros
Crémation Entre 430 et 830 euros Entre 625 et 980 euros
Taxes et redevances Entre 20 et 100 euros Entre 180 et 300 euros
Avis de décès dans le journal local Entre 130 et 280 euros Entre 200 et 400 euros
Total (incluant d’autres frais divers) Entre 2 660 et 4 190 euros Entre 2 340 et 6 770 euros

Quel avenir pour les cendres ?

Une fois que la crémation a été réalisée, il vous faut penser au devenir des cendres. Sans indication du défunt du temps de son vivant, vous avez des décisions à prendre et ce n’est pas toujours facile. Si vous n’êtes pas en mesure de la prendre tout de suite, le crématorium peut les conserver pour une durée d’un an au maximum.

Bon à savoir : si au bout de cette période, vous n’avez pas récupéré les cendres, il peut décider de les disperser dans le jardin du souvenir.

Si vous les reprenez, vous avez le choix entre deux possibilités : l’inhumation ou la dispersion. L’inhumation est effectuée dans un cimetière et peut prendre diverses formes :

1. Columbarium

Le columbarium permet de disposer d’une case où vous glissez les l’urne contenant les cendres. Il est possible d’avoir plusieurs places dans la même case pour réunir une famille.  Il est présent dans la plupart des cimetières, son avantage tient au fait que les proches disposent ainsi d’un lieu spécifique où se recueillir au besoin. Ce bâtiment cinéraire n’est fait que pour accueillir des urnes et pas de cercueils.  

2. Inhumation de l’urne

Le choix est multiple pour l’inhumation : l’urne peut être placée dans une concession cinéraire ou encore dans une concession funéraire familiale, elle rejoint alors les urnes et cercueils qui y sont déjà.

Elle peut également être enterrée sur un terrain privé, mais dans ce cas, vous devez respecter strictement les dispositions qui sont établies par la loi, comme le lieu de l’inhumation qui doit être éloigné de toute autre habitation. Il faut également demander une autorisation auprès de la préfecture du lieu, c’est une condition essentielle pour pouvoir la réaliser.

L’urne peut être scellée à un monument funéraire dans l’enceinte d’un cimetière. Il faut cependant prévoir une urne spécialement dédiée qui résistera aux vents, à la pluie, à la neige, à la grêle…

Attention : ne pensez pas à la construction d’un monument spécialement pour l’urne que vous mettriez dans votre jardin, la loi l’interdit formellement.

3. Dispersion des cendres

La dispersion des cendres est régie par la loi N° 2008-1350 du 19 décembre 2008 relative à la législation funéraire. Vous pouvez parfaitement les disperser dans un jardin cinéraire appelé le jardin du souvenir. L’article L. 2223-2 du Code général des collectivités territoriales prévoit que chaque commune doit aménager un espace spécialement dédié à la dispersion des cendres et un dispositif permettant de mentionner l’identité des défunts qui y prendront place.

Vous avez aussi la possibilité de disperser les cendres en pleine nature ou en pleine mer selon les dispositions prises par la loi.

  • La dispersion en pleine nature ne suppose pas que vous puissiez le faire n’importe où. Vous ne devez pas les mettre sur un terrain où passent des voies publiques, c’est-à-dire des cours d’eau, des fleuves… Vous pouvez le faire en forêt hors des sentiers ou en montagne par exemple. Elle n’est autorisée ni dans les jardins publics, ni dans la rivière, ni dans la rue bien sûr. Vous devez avertir le maire de la commune concernée suivant le lieu choisi et lui notifier l’endroit de la dispersion.
  • La dispersion en pleine mer : la dispersion est également possible dans certaines conditions : il faut éviter les endroits où passent les bateaux de pêche en particulier et le faire suffisamment loin de la côte et du littoral pour que l’urne ne soit pas ramenée par le courant ou les filets de pêche. Elle peut être déposée en surface, ou en profondeur dans une grotte par un plongeur ou vous pouvez disperser les cendres. Si vous mettez l’urne, celle-ci devra être biodégradable.
Bon à savoir : : si vous devez transporter l’urne d’une ville à une autre, vous pouvez le faire librement, sans aucune contrainte ni démarche à effectuer. En revanche, si vous devez la transporter à l’étranger, il vous faudra un laissez-passer qui vous sera délivré par la préfecture, et les différents documents exigés par le pays de destination. Durant le voyage, l’urne est scellée.

Crémation et la législation française

La loi française encadre la crémation de manière stricte. Voici quelques repères importants :

Le délai : comme l’inhumation, la crémation doit être réalisée dans les 6 jours maximum après le décès, sans compter les dimanches et jours fériés.

Le cercueil est obligatoire : comme pour l’inhumation, le corps est forcément mis en cercueil, la seule différence réside dans la qualité du cercueil qui sera moindre dans la crémation. Un défunt ne peut être crématisé sans cercueil.

Lors de la fermeture du cercueil, la présence de la police est obligatoire, c’est elle qui s’assure de l’identité de la personne disparue et qui pose les scellées sur le cercueil. Le crématorium ne peut pas procéder à la crémation si celles-ci ne sont pas présentes.

Si le défunt possédait un appareil électronique du type stimulateur cardiaque, celui-ci sera enlevé avant la crémation. En effet, ce genre d’appareil peut exploser sous l’effet de la chaleur, abimer le four ou blesser le personnel.

Après la crémation, vous n’êtes pas autorisé à conserver les cendres chez vous, elles doivent être inhumées ou dispersées.

Crémation : ce que la loi de 2008 a changé

Question : qu’est-ce qu’a finalement changé la loi de 2008 sur le sort de l’urne cinéraire ? A l’origine de cette législation, le sénateur Jean-Pierre Sueur s’interrogeait hier lundi sur son site internet, relayant une étude issue d’un colloque de l’Université de Lorraine.

Repérée par Jo Le Lamer, président de la Fédération française de crémation, cette étude est signée de la chercheuse en droit Ariane Gaillard, et intitulée : Le sort de l’urne cinéraire : enjeux anthropologiques et politiques.

Rappelant que jusqu’en 2008 le droit funéraire était incomplet sur la crémation, occasionnant d’incessants litiges, le sort de l’urne est désormais encadré, régissant par là-même la destination des cendres. Elle est conservée dans un crématorium jusqu’à ce que la famille se décide quoi en faire : dispersion en pleine nature ou dans un espace adapté, inhumée, déposée dans un columbarium ou scellée sur un monument funéraire. Il n’est ni permis de diviser les cendres, ni de les conserver à domicile.

Car cette loi a eu d’abord un premier effet : séparer clairement le monde des morts et des vivants. L’urne rejoint le domaine public (un cimetière par exemple), n’est plus non plus un enjeu de propriété entre les familles, comme cela s’est vu par le passé. De ce fait, les morts crématisés sont mieux respectés, consacrés, et non plus considérés juridiquement comme un meuble.

Par ailleurs, le législateur a voulu intégrer l’urne désormais protégée dans un espace républicain et laïc. C’est la famille qui va aux cendres, et non plus l’inverse. L’idée est, par exemple, d’empêcher par respect pour les défunts, qu’une famille en fasse des bijoux, des œuvres d’art ou n’importe quoi d’autre. En contrepartie, les collectivités locales doivent apporter le lieu où faire reposer les cendres, et leur autorisation est nécessaire pour décider ce que l’on fera d’une urne.

La crémation dans le monde

Quel est l’état de la crémation dans le monde aujourd’hui ? Avec une nette progression dans la plupart des pays, la crémation répond aux besoins de nouvelles pratiques. Si la plupart des pays la pratique ce n’est pas toujours pour les mêmes raisons. Tour d’horizon.

La pratique crématiste est née de la pensée libre. Elle intervient à un carrefour entre d’un côté un développement de la science et des pratiques – on ne crématise pas de la même manière aujourd’hui qu’il y a 150 ans – et de l’autre une sécularisation des pratiques dans nos sociétés occidentales.

D’un point de vue français, européen, occidental et chrétien la crémation revêt une allure différente que celle d’autres visions du monde. Païen pour les uns, obligatoire pour les autres : Quel apport la religion amène dans cette pratique ?

S’il y a bien un pays au monde où la crémation est inscrite dans les us et coutumes c’est le Japon avec un taux de crémation de 99,97 %. Il s’agit d’une pratique religieuse certes car il y a pour le Japon un déshonneur à inhumer un corps qui va être exposé à la décomposition. La souillure du corps et sa putréfaction viennent contrer la sublimation du corps dans sa pratique symbolique et religieuse. Mais le manque de place est également une raison, et les Japonais doivent ainsi obligatoirement incinérer leurs morts. Notez que les urnes sont ensuite, après un délai de plusieurs jours, inhumées dans une sépulture prévue pour toute la famille.

Pour beaucoup, la crémation revêtait les funérailles libres et donc été désignée par ses détracteurs comme étant un mode de funéraille moderne qui éloignait le rapport à la mort. Pourtant on voit que ça n’est pas toujours le cas, puisqu’au Japon, la place des défunts est considérable et constitue d’ailleurs un des pays où les obsèques sont les plus chères au monde.

Ce point est important car on voit ici que la crémation n’est pas l’absence de pratique, c’est ce travail qui a été long à mettre en place dans les sociétés occidentales. Pourquoi ? En 1886 le Vatican interdit la crémation, il faudra attendre le 5 juillet 1963 pour que la pratique soit autorisée avec un rappel néanmoins sur la retenue de l’Église sur la pratique, rappel qui a eu lieu, il y a encore peu de temps. Le catholicisme a, par son ordre moral un lien social très fort avec la société. Voilà pourquoi l’essor dans les pays fortement empreint de cette marque catholique ont mis plus de temps à voir la crémation devenir une pratique à part entière. Encore aujourd’hui, nous voyons qu’en Italie le taux de crémation est inférieur à 20%. Idem au Brésil où le taux de crémation est quasi nul – environ 4% - la religion y est très présente et les catholiques représentent près de 61% de la population. La structure du pays en fait un point particulier également, puisque chaque cimetière ou presque à son propre opérateur de pompes funèbres. Nous sommes donc ici sur un support socio-urbain des pratiques funéraires.

Au Canada en revanche, c’est près de 70 % de la population qui opte pour la crémation. Comme en France, c’est l’Église qui s’occupait auparavant des funérailles mais aujourd’hui ce sont les opérateurs funéraires et les familles qui prennent la relève. La crémation est née des besoins de la pensée libre, et avec elle une place très forte accordée à la dispersion. Pour autant cela veut-il dire l’absence de rites ? Comme le Canada, le Danemark a un taux de crémation de 80%. C’est le premier pays connecté qui contrôle le processus de crémation à partir d’un smartphone. Mis en place en 2014, ce dispositif pilote tout le processus. « Connecté » mais aussi « écolo », pays où on le sait la conscience écologique est grande et où les fours permettent d’alimenter en électricité les maisons et quelques bâtiments municipaux.

En France, comme sur beaucoup de sujet, nous sommes partagés avec un taux de près de 40% et une pratique en progression constante. Si certains optent pour « l’absence de superflu » qu’apporte la crémation, il y a avant tout une évolution des mentalités concernant une pratique qui aujourd’hui a besoin de nouveaux rites pour s’identifier. Les cavurnes, les urnes bio dégradables, les cérémonies personnalisées, etc. qui entourent la crémation et s’éloignent de la dispersion comme elle était revendiquée au départ et ce malgré les évolutions de la loi sur le sujet.

Pour en savoir plus : Le déroulement de la crémation